Entretien avec Laura Grellet,

directrice commerciale pour les embouteilleurs de Coca-Cola et pour la bière locale, Cap-Vert 

 

 

Vous êtes née à Montpellier mais vous avez fait tout votre parcours professionnel jusqu’à maintenant à l’étranger. C’était un choix mûri dès le départ ?

Oui! Je suis née à Montpellier, et après mon bac, j’ai intégré un cursus en études européennes a l’université Montpellier 1, et dès cette époque, j’ai pris le goût d’aller voir ailleurs : j’ai fait deux années en Erasmus à Coimbra, au Portugal et cela m’a permis d’apprendre cette langue. J’ai par la suite suivi un 2e cursus à Grenoble en école de commerce. 

Et c’est effectivement dès la fin de mes études que j’ai choisi de faire un V.I.E : je me suis retrouvée à travailler pour le groupe Renault en Afrique du Sud. J’ai travaillé deux ans pour le groupe à Johannesbourg, puis les choses se sont enchaînées, je suis devenue maman, j’ai enchaîné d’autres jobs et au final je suis restée dix ans dans ce pays!

J’ai eu des emplois ou, depuis l’Afrique du Sud, je couvrais d’autres pays de l’Afrique australe, notamment l’Angola ou le Mozambique. Comme j’avais déjà des bases en portugais, cela m’a permis de rester à l’aise avec cette langue.

Aujourd’hui, vous êtes au Cap Vert. Comment s’est fait le changement?
J’ai mentionné mon Erasmus au Portugal, mes missions au Mozambique ou en Angola, deux pays lusophones. C’est sans doute un des éléments qui est entré en ligne de compte quand on m’a proposé le poste de directrice commerciale pour les embouteilleurs de Coca-Cola et la bière locale au Cap Vert, un pays où l’on parle portugais.

J’ai accepté et je suis donc depuis quatre ans à Praia, la capitale de ce pays composé de dix îles dont 9 habitées. Le pays compte au total 500 000 habitants dont 180 000 habitent à Praia.

Mais … il y a aussi 1,5 millions de Cap-Verdiens à l’étranger. En premier lieu, au Portugal, l’ex-puissance coloniale, mais en deuxième lieu en France!

C’est évidemment une vie tout à fait différente: il faut aimer la mer, et accepter de vivre dans une île dont on fait le tour en un jour. Mais si c’est le cas, on bénéficie d’un cadre de vie idyllique, l’archipel compte un volcan en activité, des montagnes propices à la randonnée, une vie marine très riche. Côté culturel, on n’est pas en reste non plus avec une musique créole qu’avait popularisée en son temps Cesaria Evora. De manière générale, le Cap Vert  a une identité forte, une créolité spécifique faite d’un mélange de population et de langue venant d’Afrique, du Portugal et du Brésil. 

Je connaissais le portugais en arrivant, mais aujourd’hui, j’utilise beaucoup plus le créole, qui reste la langue la plus parlée chez les Capverdiens.

La vie de famille est facile dans une petite île?

Oui, car je vous ai dit que la France est la deuxième terre d’accueil des Cap-Verdiens après le Portugal. Ce qui veut dire que les liens avec la France sont importants. Il y a donc une école française (privée) à Praia. Une école qui accueille 250 élèves de la maternelle au lycée. L’école accueille 95% de Cap-Verdiens qui ont des liens avec la France, et quelques Français comme ma fille. 

En quoi consiste votre travail?

Je suis donc directrice commerciale pour les embouteilleurs de Coca-Cola et pour la seule bière produite localement, Strela. 

Je suis arrivée dans une équipe d’une quarantaine de salariés, à 95% des hommes qui étaient là depuis au moins vingt ans. Ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir gagné leur respect grâce au travail. Je leur parle en créole, et cela a aussi beaucoup compté, mais surtout, on a atteint les objectifs, voire on les a dépassés et cela s’est fait grâce à une bonne dynamique d’équipe.

Le Cap Vert est un pays où l’égalité homme-femme est réelle, mais j’ai tout de même fait progresser les choses au sein de l’entreprise en nommant trois femmes à des postes de coordonnatrices. 

Avez-vous beaucoup de visites de votre famille ou de vos amis de France?
Oui, mais je devrais en avoir encore plus prochainement, car il y a depuis début novembre des vols directs low-cost Paris-Praia! Donc pour tous ceux qui seraient tentés, n’hésitez pas, le Cap Vert gagne vraiment à être connu!

 

laura.grellet@gmail.com 

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