Guillaume Molinier en direct de Shanghai

L’esprit d’aventure

Ce diplômé de Polytech Montpellier vit et travaille à Shanghai depuis 15 ans : « J’ai vite compris que j’avais l’esprit ‘expatriation’. Alstom m’a offert ma première expérience grâce à un VIE à Calcutta en Inde. Une expérience hors du commun qui a confirmé que j’étais fait pour cela. Alstom m’a ensuite proposé Shanghai. » Cet esprit d’aventure se confirme puisqu’il créé à la suite sa propre structure : « j’accompagne les structures européennes pour sourcer leur approvisionnement en Asie, par exemple sur les cellules photovoltaïques des panneaux solaires ». C’est une fois à son compte que, de passage en France courant 2007, il lit un article qui présente Racines Sud : « cela m’a paru une évidence d’adhérer à cette association. On a terriblement besoin, lorsqu’on est expatrié, de retrouver d’une façon ou d’une autre nos sources, notre culture et de s’entraider ».

Courant 2012, l’association lui propose de reprendre l’antenne de Shanghai : « nous avons cherché à nous démarquer des autres associations françaises, elles sont nombreuses. On a misé sur ce qu’on faisait de mieux : la convivialité et l’entraide, tant professionnelle que personnelle. On a commencé à être un relai de développement pour les français de métropole. On a fait circuler les cv, les contacts. On est devenu des facilitateurs. » 100 personnes à Shanghai, près de 300 sur la Chine, les adhérents de Racines Sud se retrouvent régulièrement et échangent. L’épouse de Guillaume est responsable de l’antenne de Toulouse Business School sur place : « du coup, lors de nos rencontres on retrouve l’ensemble de l’Occitanie ! ». Ils ont choisi de faire le plus d’événements possibles à La Maison de l’Occitanie : « le lieu est excentré, à côté du Musée Pompidou. Ce lieu se développe et devient ‘The lieu’. Nos invités sont souvent ‘piqués’ et on les voit revenir en famille par la suite ». A priori le prochain événement aura lieu au printemps.

Des choses étonnantes

Guillaume Molinier, bien intégré dans la culture asiatique, s’étonne pourtant encore de certains événements. Le développement de la boulangerie à la française d’abord : « cela fait une décennie que je vois le secteur de la boulangerie se développer, avec des matières premières françaises. Depuis trois ans, c’est une explosion ! Il s’en ouvre tout le temps, et elles sont toujours remplies de clients ! ». La bière Alaryk (biterrois) ou encore les vins ‘de chez nous’ sont présents dans beaucoup de lieux. Notamment dans le restaurant proche de la Maison de la Région et du Musée Pompidou où les menus proposés sont français, méditerranéens.

La situation sanitaire ?

« Pour faire court, la discipline naturelle, la peur collective de la mort et le fonctionnement du gouvernement font que la Chine pense gérer au mieux la situation. Cela dit, cela a été un coup de frein important aux importations BtoC. Par exemple, normalement, c’est la période des cerises du Chili. Là, on ne peut presque pas en trouver ! ».

Récemment, plus d’une dizaine de cas ont été identifiés à Shanghai, « le lendemain, les élèves du lycée Français rentraient chez eux avec un kit d’enseignement à distance, ici c’est l’anticipation qui prime ».

Les flux de personnes aussi sont touchés, le pays se ferme de plus en plus, 3 semaines de quarantaine sont imposées à l’arrivée, cela devient très complexe : « mais ce qui est typiquement asiatique, c’est que les flux d’import/export BtoB fonctionnent quasiment à la normale ! »

Et la suite ?

C’est à la suite de cette pandémie mondiale que la décision a été mûrement réfléchie et prise : « nous rentrons en France, en Occitanie, l’été prochain. Nous allons mettre à la disposition des entreprises notre expertise du marché asiatique. »

Gageons que ce profil particulièrement complet intéressera beaucoup de structures.

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